Au fil de l’Histoire
Situé au croisement entre la vallée du Brezou et un itinéraire ancien Nord-Sud entre la Bretagne et l’Espagne appelé « Route des Métaux », Perpezac a été un lieu occupé par des hommes bien avant notre ère. En témoignent des outils préhistoriques retrouvés en de nombreux endroits notamment à Lornac, la mention de l’existence de tumulus prés de la Bastide, et plus récemment la découverte, à l’occasion du chantier de l’autoroute A20 d’un site de transformation des métaux vers le Puy de Grâce.
Le territoire de la commune occupé par de grandes exploitations ou villae de fondation gallo-romaine, ne s’est structuré qu’autour de l’an 1000 avec, à l’emplacement du bourg, une église dont les revenus furent attribués par l’Evêque de Limoges à l’Abbaye de Brantôme. Un prieuré de bénédictins dépendant de l’abbé de Vigeois fut au même moment fondé près de cette église. Le « lieu » de Perpezac, en dehors du fait que l’église et le cimetière et quelques rares habitations s’y trouvaient, n’était pas considéré comme un lieu de pouvoir autre qu’ecclésiastique.
C’est le village du Bariolet , près du pont franchissant le Brezou , qui a occupé pendant plusieurs siècles une fonction prépondérante. Jusqu’au XVème siècle il était la résidence d’un ecclésiastique influent, le Prévôt de Champsac, du Chapitre d’Uzerche.
Le reste du territoire était sous la domination des vicomtes de Comborn et de leurs alliés (Bonneval de Blanchefort), à l’exception de 4 villages de l’ouest de la paroisse : Les Valadas, Mournetas, Chausas, Chadadias, qui dépendaient de la famille de Roffignac, qui avait château à Allassac.
A la fin du XVème siècle, une alliance entre les Bonneval et les Plaisant de Bouchiat ( Salon la Tour, Masseret) place Perpezac sous la tutelle de ces derniers . Depuis leur Château du Bigeardel qu’ils ont agrandi et réaménagé, ils prendront peu à peu, par d’habiles négociations et une gestion rigoureuse de leurs domaines, le contrôle du territoire de la paroisse. Sous leur gouvernance, la terre de Perpezac affirmera sa vocation agricole dans de grands hameaux. Dans certains d’entre eux, on verra apparaître des maisons plus cossues que l’habitat agricole traditionnel : maisons en pierre, à deux étages, toitures en ardoises, lieux de vie de notables ou de propriétaires terriens très aisés.
C’est la famille du Bigeardel qui veillera à l’entretien de l’Église dont le chevet sera orné d’un retable en bois peint.
Dans la même période le Bariolet conservera et renforcera son rôle de lieu de passage avec le développement d’une halte pour convois et voyageurs dans sa partie basse nommée alors La Salvie, sous le contrôle d’une succession de Maîtres de Poste, tous très proches des Seigneurs du Bigeardel.
Le XIXème siècle verra le déclin du pouvoir des Plaisant de Bouchiat qui ont quitté le Château, la lente accession à la propriété par les paysans, et surtout l’expansion du bourg, qui devient enfin le « chef-lieu » reconnu de la commune qui s’est agrandie en 1827 du village de Lornac (auparavant de Vigeois).
Tout au long du siècle, l’Église sera l’objet de nombreuses restaurations, deux chapelles seront construites, formant un transept. Enfin, l’état du clocher qui menaçait de s’effondrer justifie sa reconstruction dans son aspect actuel.
Dans le même temps, la construction (1888) du bâtiment Mairie – Écoles renforce l’attractivité du chef-lieu. Des artisans et des commerces s’installent dans le bourg , le long de la Départementale Tulle – Allassac nouvellement créée.
Cette évolution se poursuivra au début du XXème siècle, surtout lorsque la création de foires bimensuelles très fréquentées renforcera la vocation agricole de la commune.
Après la guerre de 39-45, Perpezac subira, comme toutes les communes du Plateau Corrézien, un exode rural, avec les remembrements qui en découlaient, tout en conservant son activité principalement agricole vouée à l’élevage de la vache limousine.
L’implantation à la fin du siècle, à proximité de la commune, de deux autoroutes l’A20 et l’A89 sera à l’origine d’un nouvel élan pour la commune qui voit depuis sa population progresser de manière régulière dans le bourg comme dans les villages.